Le CBD : Qu’en pense le corps médical ?
- 01 nov., 2021
- Tout nos dossiers , Bienfaits du CBD
En dépit de ses propriétés anxiolytiques et anti-inflammatoires reconnues et de son action bénéfique sur le sommeil et le stress, l’utilisation du CBD bien- être continue de susciter des réticences de la part des professionnels de santé.
Même si la science moderne confirme maintenant les constats empiriques d’usa- gers de cannabis thérapeutique tel que l’usage du cannabis pour soulager les troubles gastro-intestinaux.
Certes, le CBD est connu pour ses effets antiépileptiques et anxiolytiques appuyés par des preuves cliniques et précliniques. Plusieurs études ont également mis en évidence des effets anti-inflammatoires, immunomodulateurs, antipsychotiques et neuroprotecteurs.
Mais les mécanismes de ses effets restent mal compris et le manque de preuves appuyant bon nombre de ses propriétés thérapeutiques potentielles s’avère être un obstacle à son utilisation clinique. Pour l’heure, ils sont nombreux comme le Dr Julien Azuar, addictologue à l’Institut du Cerveau Trocadéro à déplorer « (...) un énorme déséquilibre entre les études à fort niveau de preuve et celles faibles qui sortent tous les mois à profusion. (...) (Ces) données pas solides servent évidemment de promotion au commerce du CBD ».
En effet, ils reprochent à certain nombre de vendeurs de CBD d’élargir les applications thérapeutiques actuelles pour- tant très ciblées à un large effet sur le bien-être. D’où l’intérêt et le bien-fondé de la vaste expérimentation que la France est en train de mener pour la première fois sur le cannabis médical. Elle porte pour une période de deux ans sur 3 000 patients avec des pathologies graves, résistantes : épilepsies, douleurs neuropathiques, scléroses en plaques et des douleurs chroniques. Ils sont traités pendant deux ans dans un cadre « très contrôlé et limité » avec des huiles, des gélules ou encore des fleurs séchées brevetées et approuvées par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Le cannabis récréatif est partiellement dépénalisé pour 15% de la population mondiale. Le cannabis thérapeutique est partiellement accessible à 18% de la population mondiale.
Le cannabis à visée thérapeutique se compose de deux substances principales : le CBD (cannabidiol) et le THC (tétrahydrocannabinol) parfois de synthèse. Le ratio entre les deux molécules étant fonction de l’indicateur thérapeutique. A la différence d’un essai médical, cette expérimentation est destinée à éclairer les décideurs politiques, qui en fin d’expérimentation, choisiront ou non, de la généraliser. « La loi votée en 2019 n’autorise que l’expé- rimentation.
Il faudra donc forcément la changer si l’on décide dans deux ans, d’autoriser le cannabis médical, indique le professeur Authier,psychiatre et pharmacologue au CHU de Clermont-Ferrand et président du comité scientifique temporaire sur le cannabis médical à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Le défi restant de lui trouver un statut, ou de lui faire intégrer une catégorie réglementaire existante – médicament avec ou sans AMM – selon la position que l’on souhaite lui donner, à la fois pour sa dispensation et son éventuel remboursement. ». Une lueur d’espoir pour les nombreux patients qui attendent que le cannabis médical soit autorisé en France comme il l’est dans 22 pays de l’Union européenne ?
“Le cannabidiol (CBD) à faibles doses a des effets sur le bien-être : il détend, apaise, réduit le stress, facilite le sommeil et peut aider à mieux supporter les douleurs grâce à son léger effet anti-inflammatoire”. À fortes doses, dans une indication médicale, “le CBD a montré un intérêt dans les formes sévères d’épilepsie de l’enfant” précise le Dr Pascal Douek, médecin expert du cannabis médical.
Zach Gharbi, phytothérapeute et bénévole à l’Association FibromyalgieSOS, souffrant de différentes patho logiques chroniques « trouve que le CBD a surtout agi sur son niveau de stress qui a baissé et qu’il lui a permis de mieux gérer la douleur et d’améliorer sa qualité de vie de manière générale. ». D’après les études disponibles, le CBD n’a pas d’effets toxiques majeurs. Mais, malheureusement, le manque de données scientifiques sur les effets du CBD, va souvent de pair avec des lacunes sur les dosages et la fréquence d’utilisation selon les bénéfices attendus.
Cela peut induire divers effets indésirables : diarrhées, perte d’appétit, fatigue, vomissements, somnolence, voire léthargie (sommeil profond et prolongé)...
Concernant le CBD bien-être, il n’y a pas de contre-indication mais on recommande de préférer des produits naturels contenant le moins d’additifs possible.
Sur le sujet plus spécifique de la douleur Le professeur Serge Perrot, rhumatologue à l’hôpital Cochin, comprend que les malades veuillent essayer le CBD « dans la mesure où il ne me semble pas dange - reux, je ne les décourage pas, d’autant que si cela n’agit pas sur leurs douleurs, cela peut au moins peut-être agir sur la composante de l’anxiété, des troubles de l’endormissement ou sur les contractures musculaires. » Toutefois, il faut garder en tête que le cannabidiol mé- dical est administré pour cer- taines pathologies à des do- sages extrêmement élevés, beaucoup plus élevés que ce qui est autorisé légalement pour le CBD bien-être. Pour arriver à ces doses massives, certains consommateurs pourraient être tentés de boire trop d’huile au CBD, avec des effets secondaires désagréables directement liés à la quantité d’huile absorbée.